Mali: rapport 2012

Janvier 2012: Un froid intense avec un vent glacial nous oblige d'accélérer les distributions. Les familles qui doivent traverser le fleuve pour arriver jusqu'à nous sont servies pour 2 semaines afin de limiter leurs déplacements souvent dangereux.

En cette période, nous accueillons plusieurs enfants pour des soins d'urgence, soit parce que les parents refusent l'hôpital soit parce que les soins donnés à l'Ureni laissent à désirer. Sous l'oeil vigilant de Sophie, Mariam, notre infirmière diplômée s'occupe de ces cas. Agaly, pris en charge en décembre pour un important abcès à l'aisselle, est maintenant guéri après avoir subi plusieurs ponctions et un traitement antibiotique. Mariama est en phase de consolidation, elle prend du poids chaque jour et n'a plus de pathologie.

Nous accueillons quatre nouveaux orphelins âgés de quelques semaines, tous ont perdu leur maman. Deux d'entre eux seront probablement internes au centre. La nouvelle maison des enfants appelée Oasis Zankey Aljanahugo (Oasis Paradis des enfants) sera bientôt prête, son aménagement est en cours.

L'Etat a renforcé sa présence militaire dans le Nord. Nos interventions auprès des populations de brousse dans le cadre de notre programme nutrition deviennent délicates. Un conflit entre rebelles et l'armée malienne sème la panique parmi les populations qui fuient les combats sanglants et se réfugient dans les pays voisins, complètement démunies, sans eau et sans nourriture. Le froid qui règne nous fait craindre le pire.

Février 2012: Toujours le froid intense et le vent glacé chargé de poussière. Les nattes sont mises au soleil pour commencer les distributions.
Une petite fille agée de trois semaines vient de perdre sa maman. Saouda a une malnutrition sévère mais pas de pathologie associée. Son papa, déjà âgé est accompagné d'une autre petite fille accrochée à son pantalon, probablement la soeur aînée. Il semble désemparé et profondément affecté par ce qui lui arrive. Après discussion, nous lui proposons de garder le bébé qui sera confié à Gipo, un de nos animateurs spécialisé dans la prise en charge des nourrissons particulièrement fragiles. Il accepte soulagé et reconnaissant, et allons ensemble voir où séjournera l'enfant en attendant l'ouverture du centre.

Suite au conflit dans le nord, de nombreuses familles ont trouvé refuge chez des proches à Gao. Il devient dès lors difficile pour ces familles déjà au seuil de la pauvreté de prendre encore en charge ces populations déplacées.
Nous participons à une réunion avec les ONG internationales pour établir un plan d'action pour faire face à la crise nutritionnelle qui s'annonce.

L'AAG quant à elle, s'engage à soutenir techniquement les activités concernant la prise en charge des enfants. Elle élabore rapidement un petit projet avec budget pour intervenir auprès des enfants et des femmes enceintes ou allaitant.

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Saouda dans les bras de Gipo

A l'heure de la promenade