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Mali: rapport 2011

Septembre 2011: Les jeudis sont une habitude, presque un jour sacré pour les enfants, même les plus petits s'enhardissent pour franchir la porte et foncer vers la table où Sophie les attend. Un coup d'oeil à droite puis à gauche afin de s'assurer que les bananes et les biscuits sont toujours là. Les séances d'éducation fonctionnent, les petites mains se tendent pour le "Salam Alécum". La sérénité de cette première matinée de septembre est subitement interrompue avec l'arrivée bruyante de trois hommes et trois femmes tenant chacune un paquet de chiffon dans les bras, tous visiblement dépassés par les événements. Le calme revenu, nous apprenons qu'une petite fille encore scolarisée vient de perdre la vie en mettant au monde des triplés. Un des bébés est trop petit et doit être hospitalisé. C'est Mariam, notre employée en nutrition qui s'en occupera à l'Ureni.

Les formations en brousse continuent avec toutes les précautions nécessaires à la sécurité. Le nouveau gouverneur est un homme charmant qui s'engage à nos côtés, il semble bien au courant de ce que nous faisons.

Le 22 septembre, fête de l'Indépendance, notre ONG est la seule à recevoir le mât pour hisser le drapeau. Tous les enfants sont là et, entraînés par Babou chantent l'hymne national. Un moment solennel avant la distribution de lait; les enfants sont heureux car, pour l'occasion, chacun repart avec deux caramels et deux bonbons aux fruits.

Octobre 2011: Cette année les pluies ont donné de bons pâturages et les pasteurs nomades sont optimistes. La chaleur est de retour tout comme le paludisme. Plusieurs de nos enfants ont fait une petite crise.

A l'Ureni, Mariam a fait du bon travail dans le suivi des soins de Mariama, 30 mois, qui est devenue un beau bébé. A son arrivée en septembre, elle ne pesait que 5 kg 900 et souffrait d'une malnutrition très sévère avec complications.

Novembre 2011: Il y a de l'excitation dans l'air, la fête de Tabaski approche et les femmes sont inquiètes car tout est cher. Les familles devront se regrouper pour payer le mouton devenu inaccessible. Les denrées alimentaires de première nécessité manquent ou sont hors de prix. Le lait 2e âge est en rupture de stock alors que nous accueillons en permanence de nouveaux bébés dont plusieurs ont perdu leur maman. La situtation est grave, la famine guette des milliers de personnes.

Pour leur sécurité, des familles entières se déplacent vers des localités plus au sud mais où les vivres commencent à manquer aussi. Les maraîchers ne peuvent plus cultiver en paix en raison de la prolifération des voyous et des hommes en armes. La paix, fragile dans la région, semble brisée.

De nouvelles prises d'otages à Hombori et Tombouctou ravivent les peurs; sur ordre des gouvernements, tous les occidentaux sont priés de quitter la région.

Décembre 2011: Ouf, du lait 2e âge a été trouvé, mais il est cher. Pour remplacer la farine de mil qui n'est plus sur le marché, Sophie achète de la farine de manioc susceptible de la remplacer. Les femmes n'ont pas l'habitude de l'utiliser. Une séance d'éducation nutritionnelle est donc donnée aux accompagnantes de nos enfants suivie d'une distribution. La marmite de bouillie est partagée entre les enfants qui en apprécient particulièrement le goût. Certains petits pleurent pour avoir une ration supplémentaire.

Les nuits maintenant sont glaciales avec l'harmattan, vent sec et froid qui souffle avec violence chaque matin. Nous distribuons des vêtements chauds aux plus petits, avec recommandation de bien les couvrir.

Le container est enfin arrivé. Un merci est trop petit pour exprimer ce qui a été ressenti en découvrant les merveilles qui embelliront sous peu la maison des enfants, lesquels ont notre promesse de tout faire pour qu'ils s'épanouissent loin des tourments actuels.

Noël a été célébré dans la joie. Après la levée du drapeau et le chant national , chacun des enfants a reçu une banane, un petit sachet de friandises, un chocolat chaud et une "poupée" arrivée de Suisse

L'année s'achève, elle a été plus que difficile pour tous, allant de l'insécurité alimentaire à l'insécurité des personnes et des biens. L'explosion des prix des denrées de première nécessité avec souvent dans le dernier trimestre des ruptures de vivres, fait que les populations appréhendent leur avenir proche..

Sophie remercie du fond du coeur les donateurs et adresse ses voeux les meilleurs pour que 2012 apporte à chacun beaucoup d'heures heureuses à partager avec les êtres qui nous sont chers.

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Mariama

Mariama guérie

Distribution bouillie de manioc

Arrivée du container à Gao

Noël

Préparation du chocolat chaud

 

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AAG - Association d'Aide à Gao - Suisse - Email: aide-gao@bluewin.ch